毛里求斯《快报》网:银联成为非洲银行卡和移动支付服务无可争议的领导者
2018-07-27

  毛里求斯《快报》网近日报道称7月27至28日,中国国家主席习近平出访毛里求斯,成为本周大事件。援引经济观察家观点指出,“中国认为毛里求斯可以作为一个范本,将其发展模式复制到非洲其他地区”。

  报道将银联国际(UPI)在非洲拓展业务作为中国企业在非洲和全球发展的范例,称银联国际已成为亚洲银行卡和金融服务行业先锋,甚至超过万事达卡和维萨卡,近年来,银联更成为非洲银行卡和移动支付服务无可争议的领导者。文中提及银联国际已与毛里求斯四家银行合作,就在一周前,银联国际与SBM合作在马达加斯加市场发行银联卡,而Bank One则与银联国际签署了合作协议。

原文如下:

La visite du président chinois Xi Jinping à Maurice, du 27 au 28 juillet, sera l’événement de cette semaine, voire l’un des plus importants de l’année. Zoom sur les intérêts chinois à Maurice.

Intérêts géopolitiques et économiques

Pourquoi la Chine s’intéresse-t-elle autant à un petit État insulaire en développement comme Maurice dans sa stratégie africaine ? «Au-delà de l’intérêt économique, il ne faut pas oublier que la Chine a une politique pour tous les pays où il y a une diaspora chinoise. Le cas de Maurice est particulièrement intéressant pour elle car c’est un pays où la diaspora a prospéré. Maurice est sans doute un exemple que la Chine souhaite répliquer ailleurs», explique Rajiv Servansingh, observateur économique.

De plus, Maurice a été parmi les premiers pays à reconnaître la République populaire de Chine, un élément historique de poids dans les relations sino-mauriciennes.

Par ailleurs, d’un point de vue géopolitique et économique, le pays est idéalement situé dans l’océan Indien, explique Rajiv Servansingh. Au niveau africain, il rappelle que la Chine est un des plus gros investisseurs sur le continent. «La Chine considère Maurice comme un modèle de développement qu’elle peut répliquer ailleurs en Afrique», avance-t-il. L’observateur économique se rappelle particulièrement la construction de la nouvelle aérogare par les Chinois il y a quelques années, alors qu’il présidait l’Airports Terminal Operations Ltd (ATOL).

D’ajouter que Maurice comporte à lui seul beaucoup d’opportunités d’investissements. Jin Fei en est un parfait exemple selon lui, la smart city bénéficiant de tout le soutien du gouvernement chinois. «Elle a mis du temps à se mettre en place, mais une fois opérationnelle, Jin Fei comporte de grandes promesses», anticipe-t-il.

Pour Amédée Darga, directeur de StraConsult et membre de l’Africa Business Club, Maurice devrait redescendre sur terre. «La Chine n’a pas besoin de Maurice pour aller en Afrique. Elle y est déjà depuis plusieurs années. Les pays africains lui déroulent déjà le tapis rouge», soutient-il. Pour lui, l’intérêt de la Chine pour Maurice serait surtout géopolitique, tout comme c’est aussi le cas pour plusieurs autres puissances mondiales comme l’Inde, les USA et la France. «Il est évident que depuis plusieurs années, il y a une course de positionnement entre la Chine et l’Inde dans l’océan Indien.»

L’intérêt géoéconomique joue aussi un grand rôle, notamment par rapport aux richesses que recèle le fond de notre zone économique exclusive de plus de 2 millions de km². Le pays offre tout de même quelques avantages aux Chinois. «Notre juridiction offre une bonne sécurité pour la domiciliation des entreprises chinoises. Ces derniers peuvent donc domicilier leurs entreprises ici en toute sécurité et opérer en Afrique», explique-t-il.

Il faut ajouter à cela l’accès préférentiel qu’offre Maurice à des blocs commerciaux comme le COMESA et la SADC, entre autres. «Mais il faut rappeler que la Chine exporte déjà énormément vers l’Afrique, malgré des barrières non tarifaires dans certains pays africains, car ses produits sont compétitifs.»

Au niveau de la Chinese Business Chamber (CBC), l’on accueille la visite du président chinois avec beaucoup d’enthousiasme. «Cela démontre que le gouvernement chinois place Maurice dans l’équation des relations Chine-Afrique», avance Tony Ah Yu, président de la CBC. La Chambre est d’ailleurs très impliquée dans les initiatives liées à la Road and Belt Initiative ou encore la Maritime Silk Road, stratégies chinoises pour asseoir leur expansion dans le monde. Pour preuve, elle est officiellement devenue membre de la Silk Road Chamber of International Commerce en juin.

Cette association regroupe quelque 75 pays qui bordent la route de la soie. Certains avec lesquels Maurice n’a pas encore de lien diplomatique, voire économique. Un élément que le président de la CBC voit surtout comme une opportunité en or pour le pays. «Cela pourrait offrir des perspectives commerciales jamais explorées jusqu’ici», soutient-il.

Jin Fei Smart City

S’il y a un projet qui témoigne du sérieux de l’implication chinoise à Maurice, c’est bien celui de Jin Fei. Reconverti en Smart City depuis 2016, Jin Fei offre à lui seul Rs 34 milliards d’investissements.

Le premier édifice phare de la première phase du projet est en passe d’être complété. Il s’agit de l’Eden Garden Culture and Entertainment Square. Ce bâtiment à l’architecture particulière, au coût de Rs 1 milliard, abritera une salle de réception à l’étage supérieur et comprendra des boutiques et restaurants au rez-de-chaussée.

L’autre projet qui sortira de terre sera un appart-hôtel cinq étoiles, d’une superficie de 40 000 m². Divisé en deux tours à la forme elliptique, celui-ci comportera un investissement de 50 millions de dollars. La construction devrait démarrer cette année en même temps qu’un autre projet de villas de luxe de type Property Development Scheme.

«Nous attendons d’avoir toutes les autorisations nécessaires afin de démarrer les constructions. Si tout se passe comme prévu, la construction de l’appart-hôtel et celle des villas devraient démarrer simultanément», déclarait Allen Yang, directeur général de la Mauritius Jin Fei Economic Trade and Corporation Zone Co. Ltd (MJFET) à l’express dans un article paru en mai dernier.

Jin Fei compte déjà un vaste espace bureau dans lequel opèrent actuellement une quarantaine d’entreprises. À terme, la Smart City de Jin Fei comprendra également un centre financier et une zone manufacturière. Bien qu’elle sera ouverte aux Mauriciens, MJFET travaille surtout à en faire une zone propice à l’arrivée d’investisseurs chinois qui pourraient utiliser Maurice comme plateforme pour aller vers l’Afrique. Une quarantaine d’entrepreneurs chinois ont d’ailleurs fait le déplacement vers Jin Fei en juin en ce sens.

UnionPay à la conquête de l’Afrique

UnionPay International (UPI) est l’exemple même de la stratégie d’expansion de la Chine en Afrique et dans le monde. Cette entreprise chinoise s’est impose, au fil des années, comme le géant des cartes bancaires et services financiers en Asie, dépassant même Mastercard et Visa.

Les cartes UnionPay sont à ce jour présentes dans 169 pays répartis sur les cinq continents tout en étant acceptées dans 2,6 millions de distributeurs automatiques à travers le monde. Sa priorité depuis quelques années : s’imposer

comme le leader incontesté dans le service des cartes bancaires et des services de paiements mobiles en Afrique.

Maurice est justement l’un des points centraux de sa stratégie. Pour cause, UPI opère déjà en partenariat avec quatre banques au niveau local, à savoir SBM, MCB, ABC Banking et Bank One. Rien que la semaine précédente, la SBM a lancé une nouvelle carte UPI destinée au marché malgache alors que Bank One a signé un accord de partenariat avec le géant chinois.

Accord de libre-échange à l’agenda chinoise

Ce sera l’un des sujets qui seront abordés lors de la visite du président chinois : la signature d’un accord de libre-échange avec la Chine. À l’issue de cette signature, Maurice deviendra le premier pays africain à signer un tel partenariat commercial. Le premier round des négociations a eu lieu en avril dernier. L’accord couvrira à la fois le commerce des marchandises, la coopération technique et économique, l’investissement et le commerce des services.

Outre le fait que cet accord donnera l’accès à un marché de plus d’un milliard de consommateurs, Maurice veut encourager les entreprises chinoises à monter des opérations de valeur ajoutée sur l’île, notamment pour desservir les marchés du COMESA et de la SADC et la zone de libre-échange tripartite SADC-COMESA-ESA (Eastern and Southern Africa).

Une question demeure : Maurice pourra-t-il sortir gagnant de cet accord ? Le pays a tout à gagner, au dire d’Amédée Darga. «La porte de Maurice est déjà ouverte aux produits chinois. Par contre, nous pouvons développer des créneaux niches où nous pourrions bénéficier d’avantages préférentiels», souligne-t-il.

Quelques projets d’infrastructures financés par les Chinois

Cela fait plusieurs décennies que la Chine contribue au développement des infrastructures dans le pays. En voici quelques exemples :

• Bagatelle Dam (Bagatelle)
• Jin Fei Smart City (Jin Fei) (en construction, sous plusieurs phases)
• Aéroport SSR (Plaisance)
• Sky Garden (Trianon) (en construction) 

Autres projets financés ou construits :

• Siège de la MBC (Réduit)
• Complexe sportif polyvalent (Côte-d’Or) (construction en cours)
• Stade Anjalay
• Écoles primaires de Belle-Mare et d’Albion.

Les investissements étrangers de Chine prennent l’ascenseur

Rs 1 milliard. C’est le montant des investissements chinois à Maurice au cours du premier trimestre de cette année. Ce qui représente la moitié des investissements totaux en provenance des pays en développement, selon les derniers chiffres préliminaires compilés par la Banque centrale. Avec ce montant, la Chine dépasse de loin les investissements en provenance de France (Rs 345 millions) pour la période susmentionnée, l’Hexagone étant, en général, l’un des plus gros investisseurs à Maurice.

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